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jeudi 31 mars 2011

Des fragments...

Page 28 Des fragments de l'oubli

Le calme après la tempête
ou l'Å“il du cyclone ?

Pas facile à dire.
Si j'étais anglais, je prendrais volontiers une posture flegmatique et lâcherais un laconique "wait and see".
C'est un peu désuet mais toujours efficace.
L'autre avantage du "wait and see", c'est qu'il permet de conclure la période du "wait" et la révélation du "see" par un furieux "damned" qui reste dans le ton. Le "damned" est bien car ambiguë. Il peut être synonyme d'une "surprenante réussite" comme d'un fiasco merdique, sans changement d'intonation. J'aime bien le "damned" .

mardi 29 mars 2011

Des fragments...

Page 27 Des fragments de l'oubli

Nous sommes glacés d’effroi. La boule mi-partie blanche, mi-partie azurée, de la grosseur d’une bombe de dix pouces, se promène lentement, en tournant avec une surprenante vitesse sous la lanière de l’ouragan. Elle vient ici, là, monte sur un des bâtis du radeau, saute sur le sac aux provisions, redescend légèrement, bondit, effleure la caisse à poudre. Horreur ! Nous allons sauter !

Jules Verne
Voyage au centre de la terre
Chapitre XXXV

lundi 28 mars 2011

Des fragments...

Page 26 Des fragments de l'oubli
ou comment certaines images se sont imposées.

Elles étaient là avant l'écriture, avant même les premières esquisses. On pourrait parler de visions, pas dans le sens hallucinations mais dans le sens d'une perception de ce que sera le récit. Ces images arrivent lorsque je suis en demi-sommeil, sans effort. Il y a forcément une explication à ça, en l'occurrence je venais de lire une bio d'Hokusai et de décortiquer - pour MA CISTE EN ENFER - Les cigares du pharaon d'Hergé. J'avais La Grande Vague de Kanagawa encore bien nette dans mon cortex cérébral. Mes neurones ont fait leur job : Ce sera parfait pour ma scène de tempête !




Maintenant que la page est finie je perçois autre chose.
Je me rend compte que le monstre est beaucoup plus gros, plus noir et plus réaliste que dans ma vision initiale.

lundi 21 mars 2011

Des fragments...

Page 25 Des fragments de l'oubli

Je sors d’un évanouissement prolongé. L’orage continue ; les éclairs se déchaînent comme une couvée de serpents lâchée dans l’atmosphère.
Sommes-nous toujours sur la mer ? Oui, et emportés avec une vitesse incalculable. Nous avons passé sous l’Angleterre, sous la Manche, sous la France, sous l’Europe entière, peut-être !...
Un bruit nouveau se fait entendre !
Évidemment, la mer qui se brise sur des rochers !... Mais alors...


Jules Verne
Voyage au centre de la terre
Chapitre XXXV


mercredi 16 mars 2011

Des fragments...


Story board de la page 40,

Un coup d'Å“il rapide avant le grand saut.
Les pieds au bord du gouffre,
j'avance encore un peu.
J'aimerai aller tout au bout mais j'ai ce putain de vertige qui me paralyse. En plus le sol n'est pas stable, il s'effrite dès que je bouge un orteil.
Je sens bien que tout peut basculer, tout va basculer
alors j'attends.
Ce n'est pas désagréable,
c'est un peu comme d'observer l'effervescence d'un cachet d'aspirine,
tu sens qu'après ça devrait aller mieux.
Normalement.


vendredi 11 mars 2011

Des fragments...

Page 24 Des fragments de l'oubli

Quand je revins à la vie, mon visage était mouillé, mais mouillé de larmes. Combien dura cet état d’insensibilité, je ne saurais le dire. Je n’avais plus aucun moyen de me rendre compte du temps. Jamais solitude ne fut semblable à la mienne, jamais abandon si complet !

Après ma chute, j’avais perdu beaucoup de sang. Je m’en sentais inondé ! Ah ! combien je regrettai de n’être pas mort « et que ce fût encore à faire ! » Je ne voulais plus penser. Je chassai toute idée et, vaincu par la douleur, je me roulai près de la paroi opposée.

Déjà je sentais l’évanouissement me reprendre, et, avec lui, l’anéantissement suprême, quand un bruit violent vint frapper mon oreille. Il ressemblait au roulement prolongé du tonnerre, et j’entendis les ondes sonores se perdre peu a peu dans les lointaines profondeurs du gouffre.


Jules Verne
Voyage au centre de la terre
Chapitre XXVIII

jeudi 10 mars 2011

Des fragments...



Brut-de-scan,
livrée en l'état
avec ses chiures de gomme, sa mine de plomb et ses petits morceaux de scotch qui tiennent le tout.


mardi 8 mars 2011

Pour patienter un peu

Je dors - longtemps - deux ou trois heures - puis un rêve - non - un cauchemar m'étreint. Je sens bien que je suis couché et que je dors... je le sens et je le sais... et je sens aussi que quelqu'un s'approche de moi, me regarde, me palpe, monte sur mon lit, s'agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre ses mains et serre... serre... de toute sa force pour m'étrangler.

Le Horla
Guy DE MAUPASSANT